Le carnaval des Seringueux
Date
Chaque lundi de carnaval et chaque mardi gras
Infos
Lors de ce carnaval, les seringueux deviennent les maîtres de la ville. Malheur à celui qui ose s’aventurer dans la ville sans masque. Il sera arrosé impunément
La tradition veut que, ce jour-là, tous les hommes et toutes les femmes valides de la commune se pourchassent à travers les rues, armés d’énormes seringues en tôle, pleines d’eau. Inutile d’espérer échapper aux deux litres d’eau que contient en moyenne chaque seringue. Seuls les vieillards, les infirmes et le médecin ont droit aux égards de la population. Les autres ont le choix : ou s’enfermer chez eux toute la journée, ou se transformer en » seringueux « , comme on dit à Solesmes, et, enroulé dans un imperméable, participer aux festivités locales.
On compte chaque année sept à huit cents » seringueux » dans les rues de Solesmes. Ils s’approvisionnent en eau dans les baquets généreusement disposés devant les maisons par les habitants.
La légende est liée au petit ruisseau, le Béart, qui prend sa source à Solesmes et se jette dans la Selle.
Au XI ème siècle, des manants se seraient armés de baquets d’eau puisée dans le Béart pour se défendre contre les gens d’armes du seigneur qui voulaient ravir leur terre. Les assaillants s’enfuirent, mais les Solesmois gardèrent l’habitude de s’asperger abondamment le jour du Mardi gras, pour commémorer cette victoire.
En 1909, à la suite de divers abus, les autorités préfectorales voulurent interdire l’usage des seringues. Le préfet prit un arrêté en ce sens et envoya plusieurs compagnies de gendarmes pour le faire respecter. Toute la ville se rebella et accueillit les représentants de la force publique avec des seringues. Des bagarres s’ ensuivirent qui firent un mort parmi la population. Devant un tel attachement à la tradition, le préfet n’insista pas. Il se contente désormais d’envoyer quelques gendarmes supplémentaires pour faire respecter l’ordre.
Lieu
Solesmes