Coup de Grisou

Coup de Grisou

Le grisou est un gaz méthane qui se dégage dans la mine, et qui mélangé avec l’air explose au contact d’une flamme. Un souffle parcourt les galeries à une très grande vitesse qui laisse peu de chance aux mineurs.

le pénitent au pays des ch'tis

Au début de l’exploitation minière c’était un mineur appelé « le pénitent » qui avançait à quatre pattes, une flamme au bout d’un bâton qui enflammait les poches de grisou. Ce qui était très dangereux. Par la suite, le mineur vérifiait la flamme de sa lampe pour mesurer le taux de grisou. On utilisait aussi la lampe à flamme appelée « Davy ». Il fallait la tenir vers le haut, en sachant que le grisou est plus léger que l’air.

Canari a fond de la mine au pays des ch'tis

Pour être avertis au plus tôt, les mineurs descendaient au fond des canaris, car ces oiseaux sont plus sensibles aux gaz que l’Homme.

Au XXe siècle les ingénieurs utilisaient un appareil plus sophistiqué « le grisoumètre« .

Avril 1823 : Compagnie d’Anzin 22 morts
Juillet 1825 : Fosse Saint-Ignace (Boulonnais) 2 morts
1868 : Fosse 2 à Oignies 4 morts
Juin 1873 : Fosse 2 à Auchy-au-Bois 7 morts
Avril 1882 : Fosse 3 à Liévin 9 morts
1883 : Fosse 7 à Courcelles-les-Lens 4 morts
Février 1884 : Fosse 2, Ferfay 17 morts
Janvier 1885 : Fosse 1 à Liévin 28 morts
Août 1885 : Fosse 7 à Courcelles-les-Lens 10 morts
Mars 1901 : Fosse 1 à Hénin-Liétard 7 morts
Mars 1906 : Courrières. Grisou et coup de poussières 1 099 morts
Janvier 1907 : Fosse 5 à calonne Liévin 3 morts.
Septembre 1912 : La Clarence 79 morts.
Avril 1917 : Fosse 9 à Hersin-Coupigny 42 morts.
Juillet 1929 : Fosse 8 à Auby 8 morts
Mars 1943 : Fosse 9, Annequin 16 morts
Mars 1946 : Fosse 6, Ostricourt 8 morts
Mars 1946 : Fosse 1, Oignies éboulements et grisou 9 morts
Juin 1954 : Fosse de la Clarence 10 morts
Mars 1957 : Fosse 3, Liévin 10 morts
Février 1969 : Fosse 7, Avion 16 morts
Février 1970 : Fosse 6, Fouquières 16 morts
Avril 1974 : Fosse Agache, Fenain 2 morts
Décembre 1974 : Fosse 3 bis, Liévin 42 morts

Le Coup de Poussière

Le Coup de Poussière au pays des ch'tis

L’exploitation des mines de charbon produit un poussier (des fines particules de carbone hautement inflammables qui reste en suspension dans l’air). Au contact d’une flamme, cela provoque un coup de poussière (une explosion). Afin de prévenir de ce danger, les mineurs enduisaient les murs de chaux pour fixer cette poussière dangereuse. Ils ajoutaient des cuves remplies d’eau ou de poudre sur des planches suspendues par des chaînes au plafond pour que les cuves se renversent au moment du coup de poussière ou de grisou pour qu’ils servent d’extincteur.

Juin 1885 : Fosse 1 à Noeux 3 morts
Mars 1906 : Courrières. Grisou et coup de poussières 1 099 morts
Avril 1948 : Fosse 4, Sallaumines 16 morts
Avril 1949 : Fosse 11, Grenay 18 morts
Février 1951 : Fosse 5 bis, Bruay 11 morts

Les Inondations

Les Inondations au pays des ch'tis

Avec l’avancée du travail dans les mines, cela modifie souvent la circulation souterraine des eaux. Cette modification ou une panne du système de pompage peut parfois provoquer une inondation brutale de la mine si rien a été prévu pour y remédier à l’avance.

Les Eboulements

Les Eboulements dans la mine au pays des ch'tis

Mars 1946 : Fosse 1, Oignies éboulements et grisou 9 morts
Décembre 1946 : Fosse 15, Loos-en-Gohelle 9 morts
Juin 1962 : Fosse 13, Hulluch 6 morts
Novembre 1969 : Fosse Barois, Pecquencourt 4 morts
Novembre 1971 : Fosse Barois, Douai 4 morts

Ca « frouette » dans la taille
Les mineurs sont inquiets
La taille montre ses failles
L’atmosphère tourmentée

Les bois cassent sous le poids
Ils sont vite remplacés
Les boiseurs agissent parfois
Au grand mépris du danger

Tout l’ensemble se tasse
De sinistres craquements
Les rallonges se fracassent
Pressées par les mouvements

Tout se bouscule dans la taille
Les bruits et la poussière
Les mineurs quittent le travail
Car leur vie est bien précaire

Sauve qui peut est général
Chacun fuit rapidement
Vers les voies principales
Aux soutènements plus importants

Courir, rapide, courbé en deux
Foncer dans cette galère
Se faufiler c’est périlleux
Glisser, ramper face contre terre

Ils s’élancent à perdre haleine
Cherchant la sécurité
A la sortie de la veine
Ils arrivent tout essoufflés

Dans la taille tout s’éboule
Il n’y a plus de chantier
Blocs et boisages s’écroulent
Ca y est on est sauvé

Personne ne manque à l’appel
Ils se comptent et sont anxieux
Même si les membres flagellent
Ils sont là c’est fabuleux

Henri Raimbaut

La Silicose

La Silicose au pays des ch'tis

C’est la maladie professionnelle du mineur. Elle est due au dépôt prolongé de poussières de silice sur les poumons et entraîne une insuffisance respiratoire. De nombreux mineurs arrivés à la retraite en sont morts.

Avec le manque d’air
Affreuse silicose
Poumons remplis d’poussière
La mine en est la cause

Le souffle est déchirant
Et les cotes font mal
Les pas sont hésitants
Il nous faut du moral

C’est le riche oxygène
Qui manque à l’organisme
Occasionne cette gêne
Et sape notre optimisme

Puis il nous faut cracher
La poussière des entrailles
Comme on a arraché
Le charbon de la taille

Lentement on perd l’espérance
On redescend au fond
Pour une délivrance…
Pauvres « mineurs de charbon »

S’il n’est pas mort au fond
Des coups, des accidents
Il sait que le charbon
Avec sa silicose … attend

Henri Raimbaut

Il a juste quarante ans
Sur son lit de souffrance
Son souffle est sibilant
Il perd son espérance

Sa bouche cherche l’air
Mauvaise silicose
Poumons noirs de poussière
La mine en est la cause

Lévres grises, sur teint pâle
La poitrine oppressée
Son souffle est inégal
Il finit par tousser

Il commence à cracher
La poussière des entrailles
Comme il a arraché
Le charbon de la taille

On perçoit comme un râle
Tel un corps transpercé
Comme troué par une lame
Pauvre mineur disloqué

Il subit la souffrance
Lui l’enfant des corons
Dans sa vie pas de chance
Il a eu sa ration

Il revoit en images
Ses parents, ses amis
Ses descentes dans les cages
Êtres aimés dans sa vie

A bout de résistance
Il dépose les armes
Renonce à l’existence
Et fait couler les larmes

Henri Raimbaut

Les Incendies

Les Incendies au pays des ch'tis

Les mines sont propices aux incendies car elles réunissent le combustible (veines de charbon), l’oxygène (l’aérage de la mine) et le déclencheur (une source de chaleur ou les équipements des mineurs).
Avec l’aérage de la mine, le feu, les fumées et les résidus toxiques de combustion sont transportées rapidement dans tout ou partie de la mine et  peuvent aussi déclencher des explosions par la même occasion.

Novembre 1869 : Fosse 1 à Bully 18 asphixiés

Les Mineurs Sauveteurs

Les Inondations au pays des ch'tis

Non satisfait d’être mineurs
Ils sont aussi mineurs – sauveteurs
Avec le masque sur la figure
« Homme courageux de nature ».

Pour leurs semblables si dévoués
Devant toutes les calamités
Eboulement, coup de grisou
Risquer leur vie au fond du trou.

Honneur à ces valeureux
Pas de vantard, ni de peureux
Mettre leur vie en danger
Pour leurs frères, par amitié.

Il s sont vaillants à l’extrême
Jouant aussi avec la veine
Combien de copains, ils ont sauvé
Merci Sauveteurs si dévoués.

Bien des braves y sont restés
Vont à la mort de leur plein gré
Pour l’amour de leurs prochains
Ils sont tombés sur le chemin.

Il faut ici vous rendre hommage
Pour avoir eu tant de courage

Henri Raimbaut

Lien

wikipedia.org

Catastrophe de Courrières