Ancien mineur
Né à Flers les Lille en 1933
Décédé le 15-11-2013
Briquet
Ils sont là tous groupés
Assis sur de vieux bois
A mordre dans leur « briquet »
En parlant leur patois
Ils boivent à leur bidon
Leur café rallongé
A 600 mètres de fond
La pause est méritée
Le moment salutaire
Dans les heures de travail
Cette tâche solitaire
Dans le fond de la « taille »
Ils laissent dans leur musette
Avec les mains noircies
Le bon pain d’alouette
Régal des petits
Souvent leurs pensées montent
Là haut dans le ciel clair
Ils pensent à la remonte
La besogne reste à faire
Ils reprennent courage
Repartent à l’abattage
Crassier Minier
Sombre terril dans la grisaille
Cailloux remontés des entrailles
Tu domines ainsi les corons
Crassier noir, couleur de fond
A bien connaitre ton passé
Pauvres mineurs tu as usé
Esclaves du travail
Pour relever ta haute taille
Torrents de larmes sur tes côtés
Tu voudrais pouvoir oublier
Peines et souffrances endurées
Par la corporation d’ouvriers
Sous la neige les soirs d’hiver
Le blanc pour cacher la misère
Remémorer tristes moments
Tous les deuils, les accidents
Parfois si le rouge te domine
Tu te morfonds et tu rumines
Pense au chemin de croix
Des gueux, mineurs de notre Artois
Au ciel d’été tu reverdis
C’est que tu veux que l’on t’oublie
Tu es témoin de l’aventure
Comme le passé fut des plus dur
Tu es là comme une montagne
On arrive au pays minier
Tu domines ainsi la campagne
Passant, tu ne peux oublier
Hommage aux Hommes de la Mine
Nous étions mille, nous étions cent
De braves mineurs, vrais compagnons
Dans la poussière, parfois le sang
Pauvres gueules noires, couleur charbon.
Dans les profondeurs de la terre
Avec des hommes de grande valeur
Comme des copains on peut être fier
De pouvoir montrer nos couleurs
Ici le noir est dominant
Nous avons ensemble gagné
La dure bataille de la vie
Beaucoup de gars y sont restés
Mais ne sombrerons pas dans l’oubli
Profond respect pour nos victimes
Silicose, souffrance en prime.
L’Ame des Corons
Souviens toi de ce temps
Quand les molettes tournaient
La fumée dans le vent
S’échappait des cités
Les corons animés
Par un peuple si ardent
Cette vie activée
Dans la marche du temps
Dans toutes les maisons
La chaleur d’un foyer
Le bon pain des moissons
Et l’odeur du café
Quand à l’heure de l’école
S’ échappait la marmaille
C’est l’âme des corons
Se mettant au travail
Cette rûche en émoi
Avait beaucoup d’ardeur
Rappelles toi ,souviens toi
Ce monde avait un coeur
C’était l’âme des corons
Qui nous a tant marqué
La Vie
Un jour jaillit l’étincelle
Qui allume notre bougie
Petite flamme qui chancelle
Vient de nous donner la vie
Petite lueur du départ
Timide parfois qui oscille
Belle flamme viendra plus tard
Qui illumine et scintille
Parfois elle s’éteint toute seule
Sans nous avoir prévenu
Plongeant nos proches dans le deuil
Nous regagnons l’inconnu
Pour certain reste la veilleuse
Eclairant doucement le temps
Dans une vie douce et heureuse
Et nous fait gagner des ans.
Petite flamme belle régulière
Qu’aucun vent ne contrarie
Qui reste stable, une vie entière
Pour nous offrir cent bougies…
Mineurs Sauveteurs
Non satisfait d’être mineurs
Ils sont aussi mineurs – sauveteurs
Avec le masque sur la figure
« Homme courageux de nature ».
Pour leurs semblables si dévoués
Devant toutes les calamités
Eboulement, coup de grisou
Risquer leur vie au fond du trou.
Honneur à ces valeureux
Pas de vantard, ni de peureux
Mettre leur vie en danger
Pour leurs frères, par amitié.
Il s sont vaillants à l’extrême
Jouant aussi avec la veine
Combien de copains, ils ont sauvé
Merci Sauveteurs si dévoués.
Bien des braves y sont restés
Vont à la mort de leur plein gré
Pour l’amour de leurs prochains
Ils sont tombés sur le chemin.
Il faut ici vous rendre hommage
Pour avoir eu tant de courage
Nostalgie en Sol Mineur
Des années de galère
De jeunes adolescents
La vie passée sous terre
Dans ce noir dominant
Témoin de ce labeur
Dans le fond si scabreux
Le courage des mineurs
Les efforts si nombreux
C’est dans cette poudrière
Moments qui font l’Histoire
Atmosphère de poussière
Si dure, sans grand espoir
J’ai encore de la vie
De mes années d’antan
Quand le passé surgit
Bien cruels moments
Les bons souvenirs durent longtemps
Les mauvais plus encore.
Pain d’alouette
C’est l’heure du « briquet »*
Au fond dans les entrailles
Les mineurs rassemblés
A l’entrée de la taille
A l’air sur la bowette**
Avec leurs mains noircies
Ils retirent des musettes
Le pain si blanc de mie
Ils laissent dans leur « mallette »***
En manquant d’appétit
Le bon pain d’alouette
En pensant aux petits
Quand ils rentrent de la mine
Les « tiots » tout excités
Attendent ces tartines
Au goût particulier
Mieux que du pain d’épice
Il faut voir le régal
Les yeux pleins de malice
Comme un repas frugal
Le bon pain d’alouette
Beau souvenir d’enfant
Avec son goût noisette
Rappelle le vieux temps.
Passé Minier
Des anciens il ne reste
Qu’un univers de ruines
Où poussent les herbes folles
Et les vents qui dominent
Amas de tôles rouillées
Qui claque son tourment
Souvenirs du passé
Enfouis profondément
Quelques vieux chevalets
Se dressent en sentinelles
Et gardent le passé
Du monde industriel
Les terrils imposants
Qui montent vers le ciel
Témoignent en rougissant
De la folie réelle
De l’immense besogne
Et la bravoure des hommes
Tes Yeux
J’ai lu dans ton regard
Tant d’ amour à donner
Ce langage plein d’égard
Pour celui tant aimé
J’ai lu dans tes yeux
Criant de sentiments
Ce don si merveilleux
La venue d’ un enfant
Plongé dans le tourment
L’iris montre la tristesse
Les larmes doucement
Apaisent la détresse
Tes yeux sont le reflet
De ton fort intérieur
Ils peuvent être fâchés
Malicieux ou rieurs
Je cherche dans tes yeux
Au regard si profond
Des instants lumineux
Je n’ en vois pas le fond
Et je fonds dans tes yeux
Trieuses – Lampistes
Elles ont aussi bon caractère
Ces braves filles des corons
Du charbon trier les pierres
Quand les mineurs triment au fond
De bon matin dans la poussière
Triages ouverts à tous les vents
Brûlant l’été, si froid l’hiver
Elles sont dures au travail, au temps
Le visage saupoudré de charbon
Leur sourire éclaire la face
Fichu serré sur le chignon
Ce sont des travailleuses tenaces
Ce soir c’est la fête au village
Seront coquettes et bien coiffées
Danser avec jeunes de leur âge
Elles savent aussi être très gaies
Bien souvent, des amourettes
Et parfois le mariage
Jeunes mineurs, et leur conquête
Se mettaient aussi en ménage
Courageuses lampistes, trieuses
Avec la fosse comme décor
Jeunes filles si souvent rieuses
Aux éclats de voix si sonores
Sainte Barbe
V’la aujourd’hui cent ans
Qu’in a trouvé Ste Barbe au fond
Avec s’lampe à s’barette
Ses othieux à sin coté
Assis sue eun gross gailette
In train d’minger sin briquet
Ste Barbe, douce patronne
D’hommes de feu et de mineurs
Soit indulgente et reste bonne
Protège les dans leur labeur
Si parfois dans la tourmente
Ils te réclament et qu’ils ont peur
Surtout Ste Patronne sois clémente
Car ce sont des hommes de cœur
J’ai eu parfois besoin de toi
Merci Sainte Barbe, d’être encore là